28 novembre, 2008

sweet home


Tu sais ce qu'elle a dit maman tout à l'heure dans la voiture parce qu'elle n'arrivait pas à t'appeler? que t'étais une conne.


Je souris devant son aplomb malin et envie sa fraîcheur et sa spontanéité.
Il a 7 ans et ne connaît pas les obligations que lui confère son âge de raison. Il ne sait pas encore que l'ensemble des relations sociales sont gouvernées par ce pourri artifice qu'est l'hypocrisie apprivoisée. N'a-t-il pas encore entendu cette histoire de famille tant de fois racontée mettant en scène sa mère, 4 ans, et sa tante, 6 ans illustrant parfaitement ces âges de raison et déraison.

T'as vu, elle est grosse la dame.
Chut, ce n'est pas de sa faute si elle est moche la dame.

J'use aujourd'hui de tact pour ne pas heurter tandis que ma soeur excelle dans le ... et les ..., j'aurais aimé avoir ce don. Je sais qu'avec cette soeur la magie des relations-vraies est un lointain souvenir, que je préférais nos arrachages de cheveux de haine ou nos fous-rires interminables de connivence, je sais que je préférais quand les convenances et la dureté de la vie n'avaient pas encore de prise sur nous.

Hein oui maman, c'est vrai que t'as dit que tata elle était conne.
(...) = (silence) = (cerveau qui cogite)
Mais, non. Je parlais de la dame devant.

Je ne dis rien. Je souris même devant son mensonge et son embarras. J'applaudis sa pirouette que je connais si bien pour l'avoir vue exécuter devant tant d'autres. Je la connais comme ma poche. Je ne suis pas dupe. Je me retranche derrière ce tact débile, épargner, ne pas heurter, éviter le conflit. FUIR. Je suis blessée pourtant de son hypocrisie, plus que de son insulte qui nous arrive à tous.
Et si un jour je retrouvais mon âge de déraison...


21 novembre, 2008

roman Gallimard

Etirer le moment de plaisir comme un élastique, faire durer la musique des mots comme des caresses amoureuses, lire vite puis plus lentement, doser le va-et-vient ou brûler toutes les pages. On le voudrait interminable.
Eshkol Nevo a été récompensé, à raison, dans le monde entier pour ses Quatre maisons et un exil. L'écriture est belle, le ton juste, les ressentis magnifiques. Comment vit-on à Israël selon qu'on est juif ou arabe? De quelle manière se construit-on? Et s'aimer? Ce livre n'est pas triste, mélancolique mais profond mais léger aussi. Ce livre est un bonheur.

18 novembre, 2008

De la folie à J'te crève.

Au loin temps de NPA, j'attendais avec impatience le tour de parole de Taddeï pour goûter sa culture et son intelligente liberté de ton. Aujourd'hui, son rôle de dandy chic sur publique 3 m'agace, mais bien moins que ces connards avec leurs verres noirs à la main et minaudant des "hi hi hi" rires de circonstance; mais bien bien moins que ses invités d'hier soir pour débattre de la folie de la culture. Ho ho ho. Ca proute le bien comme il faut, ça sent bon le Elsève et ça s'écoute parler. A ces cons, on leur ouvre les musées, tout gratuit, vous entendez GRATUIT, et ils ne viennente pas comme direz ma voisine borgne, je ne comprends pas, blablabla, faut les éduquer dit Blanc, blablabla, qu'ils payent comme on fait chez le psy dit Ribes, blablabla... L'envie de prendre leurs têtes et les faire s'entrechoquer et laisser exsuder toute cette condescendance de prout-prout.
Leurs têtes en fin d'émission devant le cours de théorie insurrectionnelle électro hip-hop du punk Tristan-Edern Vaquette. Surréaliste. Taddeï n'est pas mort.
http://www.crevez-tous.com/mp3/la_conjuration_de_la_peur.html

10 novembre, 2008

Histoire de commémoration.

Pour quelques heures, le tonton flingueur nous avait autorisé à "débarrasser" la maison familiale, occupée depuis moult décennies par la maîtresse devenue femme légitime du pépé inconnu; il n'en a aucun souvenir et n'a cure d'ailleurs de ces histoires de famille. Je ne le comprends pas, moi si friande de toutes ces vieilles anecdotes, de ces vies non décryptées qui alourdissent parfois notre présent. Je suis persuadée qu'on ne naît pas vierge et qu'il nous faut nous accommoder du passé et l'appréhender, si possible. Sous le regard consterné de mon mari, j'ai ramassé toutes les photos qui me sont tombées sous la main sans savoir qui elles concernaient, des albums à la tranche dorée garnis de clichés de la fin du 19è, début 20è siècle passablement maltraités. J'ai pris quelques papiers qui allaient, eux aussi, finir à la poubelle. Quelques meubles et quelques babioles, de famille. Conscientes que le tout reviendrait à mes enfants. Et l'histoire que j'ai finie par retrouver en fouillant et recoupant toute cette documentation. Leur arrière-arrière grand-père avait fait la guerre 14-18 et avait survécu grâce à son statut de prisonnier de guerre. Il envoyait régulièrement sa photo et des nouvelles étonnamment rassurantes malgré le contexte, sa chérie aussi d'ailleurs comme pour adoucir la réalité et apaiser les siens.

08 novembre, 2008

S'il y a une époque que je n'aurais pas aimé vivre, ce sont bien les années 60.

La main mise du Général sur toute la décennie et la dévotion
qui allait avec.
La guerre d'Algérie qui a eu de très bons résultats sur l'état
mental de mes oncles; l'un s'est marié avec une tortionnaire,
l'autre en est revenu quasiment fou.
La yéyé-mania, ses idoles et les chansons débiles de Johnny,
Vartan ou Sheila.

Bel Infra Rouge que celui d'hier consacré aux mythiques années 60.

Que dire de ce dialogue succulent entre une journaliste et
bobonne dans sa cuisine au sujet de la contraception :

La Journaliste : Vous avez combien d'enfants?
Bobonne : 8
L J : Vous en vouliez autant?
B : Oh non! certainement pas! J'en ai jamais désiré un!
L J : Et vous allez en avoir d'autres?
B : J'espère bien que j'en aurais plus.
L J : Et qu'est-ce qu'elle vous a donné comme conseils la
sage-femme? [ Là, Bobonne pouffe. ]
B : C'est au mari qu'elle s'est adressée, hein.
L J : Elle vous a dit aussi faut pas...
B : Il faut vous négliger.
L J : Pourquoi?
B : Pour éloigner mon mari!
L J : Et alors?
B : Je l'ai fait! Ca ne l'éloigne pas.


Quelle chienlit!

05 novembre, 2008

American Dream : Tempête de ciel bleu.

Belle victoire. Belle leçon. Belles attentes.
Comment va-t-il gérer les attentes ce nouveau messie?
A lui, le monde et ses patates chaudes. Félicité par tous, depuis Phoenix jusqu'en Iran!!
Et les racistes, vont-ils ranger leurs armes en même temps que leur bêtise...