10 novembre, 2008

Histoire de commémoration.

Pour quelques heures, le tonton flingueur nous avait autorisé à "débarrasser" la maison familiale, occupée depuis moult décennies par la maîtresse devenue femme légitime du pépé inconnu; il n'en a aucun souvenir et n'a cure d'ailleurs de ces histoires de famille. Je ne le comprends pas, moi si friande de toutes ces vieilles anecdotes, de ces vies non décryptées qui alourdissent parfois notre présent. Je suis persuadée qu'on ne naît pas vierge et qu'il nous faut nous accommoder du passé et l'appréhender, si possible. Sous le regard consterné de mon mari, j'ai ramassé toutes les photos qui me sont tombées sous la main sans savoir qui elles concernaient, des albums à la tranche dorée garnis de clichés de la fin du 19è, début 20è siècle passablement maltraités. J'ai pris quelques papiers qui allaient, eux aussi, finir à la poubelle. Quelques meubles et quelques babioles, de famille. Conscientes que le tout reviendrait à mes enfants. Et l'histoire que j'ai finie par retrouver en fouillant et recoupant toute cette documentation. Leur arrière-arrière grand-père avait fait la guerre 14-18 et avait survécu grâce à son statut de prisonnier de guerre. Il envoyait régulièrement sa photo et des nouvelles étonnamment rassurantes malgré le contexte, sa chérie aussi d'ailleurs comme pour adoucir la réalité et apaiser les siens.

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