i've got news for you / david sanborn

J'ai une coupe de cheveux de merde, coupés à l'arrache par une coiffeuse apprentie cheap; ils ondulent ces cons-là au moindre coup de vent pluvieux. Ma mère est moche, elle jadis si belle, si j'avais été mon mari, je ne me serais pas marié avec moi. Non mais t'as vu la gueule de la belle-doche! remarque vu la tronche de ton père j'aurais dû aussi me barrer en courant. L'important, c'est d'être heureux qu'il disait l'autre soir l'ami exilé en Norvège tout en dressant un portrait peu reluisant de sa femme dure, honnête et qui aime ce qui file droit. J'aurais aimé débattre de sa conception du bonheur, à boire cet excellent vin rouge jusqu'à la griserie et atteindre cette douce gaieté artificielle mais j'étais coincée en cuisine avec toute cette bouffe préparée depuis le matin, coincée à discuter mômes et éducation avec des mères de famille carburant à l'eau. En fait j'avais envie d'une cuite, une toute petite cuite. J'ai regardé le Sagan feuilletonnisé et je me suis ennuyée devant ses gesticulations de bourgeoise désenchantée. Quelle conne. On dirait moi, bourgeoise en moins. Je suis pauvre, j'habite en Habitation à Loyer Modéré. Je déteste les locataires, la plupart à moins 2 de QI, pire je les méprise. Je n'ai jamais autant tourné en rond dans mon bocal qu'aujourd'hui. Je me déteste.