03 octobre, 2008

adagio de spartacus et phrygie, khatchaturian

10'12". Convoquer le silence et écouter. Faire le vide et apprécier. J'ai beaucoup aimé Head-on de F.Akin diffusé hier soir sur arte. A-priori mon adagio n'a rien en commun avec ce film; au contraire, tous deux ont un goût de tragique, de montée inexorable en puissance, de révolte. Des personnages attirants, tellement plus attachants avec leurs failles comme boulet que le sociopathe assoiffé de pureté et de religion du roman de J.Updike, Terroriste. Je repense aux trois Fathia, Fatiha, Fatiah, comment elles aussi reflétaient par leur comportement toute la dificulté d'assumer leur origine arabe. La pure, hidjab toujours blanc, visage et mains, seules parties découvertes, hiver comme été, discrète, respectueuse, sage, fière de ses origines, plus marocaine que française et cette façon imperceptible de signifier qu'il y a une barrière, une différence entre elle et moi. La repentie, l'ancienne impure qui s'habillait de façon provocante et fréquentait les garçons, la grande gueule joyeuse pas avare de confidences coquines, c'était quoi son livre arabe sur le plaisir? un genre de préceptes, coquette, le hidjab assorti à ses tenues, insaisissable, avec elle aussi je ressentais une certaine distance, "vous, les français", je n'ai pas cru à son histoire de bagarre avec une bande pour venger l'honneur de son frère lorsqu'elle s'est ramenée avec un énorme coquard. La moderne, sans hidjab, chaleureuse, altruiste, attachée aux valeurs de la religion parentale mais sans vraiment la pratiquer, piochant ce qu'il lui semble bon. Discuter avec elle des religions musulmane et chrétienne a été un vrai bonheur. Discuter tout court sans sentir de réserve encore davantage.

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