03 juillet, 2006

OUAIS! OUAIS! re-tuuutttt tuuuuut tuuuutttttt

" le portuguèch (qui a perdu un ami): - y'a plou de kaka sur la pelouch?
le francès (goguenard vociférant) : - ouais! ouais! ouais! et y'a même ta valise
en carton qui t'attend après les arrêts de
jeu! ouais! ouais! ouais!"
Quinze minutes avant la première mi-temps, je suis descendue sur le terrain pour jouer au foot avec mon petit bonhomme. Pas de circulation, pas d'âmes dehors. Toutes fenêtres ouvertes, on pouvait suivre le match au rythme de la clameur, des cris, de la terreur des supporters devant leur écran. Tous, ils étaient synchrones, comme ensorcelés, décérébrés. Magnifique. Bien évidemment, je suis remontée pour le but, j'suis voyante j'vous dis, j'ai regardé Ronaldo, très empaté et Ronaldinho, très sympathique, tellement sympathique qu'on lui aurait offert la victoire. Tous n'avaient d'yeux que pour Zidane, je ne dois pas être normale, Zidane je n'arrive pas à l'aimer mais on s'en fout. La délivrance a laissé libre court aux hurlements intempestifs. Je crois que vivre dans un quartier populaire multiplie par puissance x les émotions. Sont tous là entassés, les uns à côté des autres, vibrant en même temps dans une même communion grâce aux murs placo-plâtre. Ouais! Ouais! Ouais! les bagnoles convergent toutes vers la grand-place, telles des sirènes chantant tuuuuttt-tuuutttt et les nanards, au bord de la route, beuglant leurs putains de Ouais! à chaque tuuuttt-tuuuttttt passant. Ca commence à me fatiguer ce cirque, ces jt-claire chazal-en direct-de-Francfort. Encore Dortmund, Munich, Stuttgart, Berlin. On est tous des blaireaux, pas tout à fait en fait, on est tous des putains de blaireaux retombés dans l'enfance. Le lendemain, y'a plus que des grands enfants, partout. Le papa, tout guillerêt dans la boulangerie , qui chante "on a gagné" à son gosse médusé. L'automobiliste, tout guillerêt, qui fait hurler sa sono sur des ziks débiles "donnes, donnes à la vie ce que tu lui donnes". Je suis contente de les voir heureux, mais ...

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