09 novembre, 2005

la cloche de Debré

Ils étaient tellement remontés les députés cette après-midi à l'assemblée que Debré tintait comme un oui-oui maltraité et menaçait d'interrompre la diffusion des débats à la télé. Il est loin des banlieues celui-là sur son perchoir doré.
Villepin, carré comme un rugbyman, égrenait ses remerciements aux gendarmes, policiers, sapeur-pompiers et soutenait vivement son AMI Sarkozy, ce qui a déclenché une salve de désapprobations dans l'opposition après le court instant d'union dans les applaudissements convenus de soutien. J'ai retenu 2 choses dans son discours.
Primo, il s'engage personnellement à ce que tous les jeunes qui se manifestent auprès de l'anpe ou des missions locales obtiennent un entretien approfondi avec un conseiller débouchant dans les 3 mois sur une formation, un stage ou un contrat. Ce sont les chiffres truqués du chômage qui vont se trouver dopés d'un coup. Villepin se la joue Copperfield ou bonimenteur-de-la-foire-de-Paris, le résultat est le même: de l'esbrouffe. Comme une rustine trouée mal réparée. Comme par magie, y'avait rien avant, y'a un p'tit nonos après. Coût: des milliers de bagnoles brûlées.
Secondo, il parle solennellement au nom de la France, Elle n'acceptera pas les "chances différentes et les avenirs inégaux". Comme discours plus faux-cul, y'a pas mieux. Aucuns d'entre-eux ne connaîssent ni ne connaîtront jamais la vie au coeur des banlieues, leurs enfants ne partageront jamais leur place en or, ou cèderont quelques miettes au mieux. La France des castes est une réalité, et ces discours pompeux pétris de bonnes intentions ne changeront rien.

Aucun commentaire: