08 novembre, 2005

C'que j'dis ma pov' dame

Ce que Chirac sait faire de mieux, c'est bouffer des pommes et boire de la bière. Son allocution tardive de chef d'état était minable, du verbiage, du bouche-trou médiatique. En gros, "ce que font les émeutiers, c'est pas bien, pas bien du tout! (je vous demande de vous arrêter aurait renchérit Balladur si on lui avait demandé son avis)" et démerdez-vous... Khadaffi, histoire de se foutre un peu de sa gueule, lui a bien proposé son aide mais à monsieur, on ne lui en conte pas de pareil!
Sarko, dans un autre registre, plutôt démago, s'adresse aux beaufs de la France en singeant leur langage. En gros, "on va nettoyer les quartiers de toute cette racaille", oh ouais, ouais, ouais pense simone et raymond, pas mal racistes sur les bords.
De" Villepin-pon-pin" (20 minutes) préconise le déploiement de policiers-playmobils dans tous les quartiers sensibles, la méthode révolutionnaire des années 50 -tous au lit à 20h- et envoyer futurs p'tits cons à l'apprentissage du turbin.
Les journalistes, la gueule en cul-de-poule, se sont posés des questions "faut-il montrer ces véhicules en feu? si oui, vont-ils ainsi nous instrumentaliser?" , sont cons ou quoi? Les jeunes jubilent à l'écoute du score des bagnoles et entrepôts crâmés.
Ce qui me troue le cul, c'est cette question qui revient dans les médias "comment cette flambée de violence a-t-elle pu arriver?" Y'a rien à comprendre, tout à ressentir. La maison confortable avec le jardin sans crottes de chien, en rêve. Mais le boucan des voisins qui gueulent, s'étripent, le rap, les pneus qui crissent la nuit, les drogués et les alcolos du degré + au +++, les sirènes, les immeubles comme paysage, le rien ou des boulots de merde comme perspective, en vrai.
Qui rêvent de ça?
ça, c'est mon quotidien; mon gosse de 2 ans, fan de toy sory, me lance sa réplique favorite "pas de violence!"; pas de fric, pas de boulot mais du savoir-vivre: je dis merci, bonjour, au revoir et je tiens la porte à celui qui me suis, en colère contre le système injuste mais je ne crâche pas par terre et n'incendie pas les bagnoles. La faute aux parents, incapables d'éduquer leurs mioches, la morale ça coûte rien.

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