16 octobre, 2008

"C'est le vol."

Ainsi Villeglé, le pilleur d'affiches, qualifiait-il l'art.

Et lui, voleur aussi? Pilleur de sujets? Non! Sujets d'inspiration, enfin! Il s'agit-là, tout de même, du génial Picasso...
Du flan. Du gros flan. Un instant, j'ai cru que sa Grande baigneuse, inspirée de l'Eurydice de P.A Renoir allait me filer une grosse raclée avec ses paluches de camionneur obèse. Et des pattes avec ça, bientôt de la taille d'un stégosaure. Le peintre est déroutant, fabuleux copiste dans ses années de formation à l'école des Beaux-Arts de la Corogne, profondément agaçant dans sa recherche de style. Je me demande ce qui a bien pu le pousser à peindre? à voir défiler toutes ces "inspirations" ( très réussis, le Yo, Picasso et la série des Mousquetaires ) le souffle Picasso semblait bien court et rare. De son vivant, ce maître du marketing n'aurait-il pas eu honte de voir accroché son horrible Nu couché à côté de la magnifique Odalisque en grisaille de Jean-Auguste-Dominique Ingres? Plus que l'aspect satiné, le rendu des plis du rideau, les ombres et la lumière, les deux touches discrètes de couleur celle du tissu crème sur lequel l'odalisque est suavement couchée et celle du haut du dos légèrement rosé tout en pizzicato, plus que la finesse des détails, c'est l'émotion , le truc en plus qui se dégage du tableau, un tableau avec une âme. Et non un tableau avec des yeux de boeufs, des narines en forme de poiscaille, des seins comme des ballons ou un gros gâteau surmonté d'une cerise, un gros bloc géométrique de béton moche et froid. Et pourtant l'émotion, ce petit truc vrai, je l'ai vu dans sa peinture, une fois, à travers les yeux de Nusch Eluard.*
Quel drôle de bonhomme . "Je dessinais comme Raphaël, mais il m'a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant." C'est vraiment du foutage de gueule comme dira ce visiteur excédé en gagnant la sortie du Grand Palais.

*http://flickr.com/photos/miss-minx/238485552/

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