La vie 1964
Huile sur toile
296 * 406
Là-haut sur sa colline, la fondation Maeght sourit au village perché de St Paul de Vence. Elle invite ses ouailles à délaisser leurs moteurs, grimper l'aplomb et pour récompense croquer l'hostie artistique. Le jardin coloré donne le ton, je me japonaïse et conserve des souvenirs longtemps convoités. Je bois les Giacommetti, Miro, Deacon, Calder, Ubac, Dubuffet, Messager. Coup de Poing, dans le ventre, dans la gueule, dans les jambes. Je n'ai jamais ressenti une telle émotion. La vie me fige, le souffle coupé, le tableau me happe tel un aimant, je reste assise de très longues minutes. Mon regard ne peut embrasser la scène dans son ensemble. Il est immense. Je me fragmente. Les couleurs vivent. Ca grouille tous les centimètres. Je m'approche, scrute, détaille, dessine. La vie a occulté l' été, la partie de campagne, le partage des eaux, les Bonnard, Léger et Alechinsky font pâle figure, c'est à peine si je les vois, seule la vie capte mon regard. Je ne comprends pas, Chagall ne fait pas partie de mes peintres préférés, il est le seul, pourtant à m'avoir procuré cet orgasme ésotérique si particulier. J'ai ressenti. Je suis folle, tarée, maboule, hein ?
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