18 novembre, 2006

expérience magique

L'opération Lille 3000 a le mérite de mettre à la disposition, presque gratuitement, de la culture pour les assoiffés et les curieux en tout genre. Tout est là à nos pieds, reste à cueillir . C'est en curieuse que j'ai assisté à une séance de conte . Oh l'autre, c'est pour les gamins! Que nenni, que nenni!
L'estaminet, transformé en salle de conte avec trois francs six sous, m'a happé insidieusement dans son univers. L'atmosphère indienne, les couleurs chaleureuses, les lampes rouge décorées de pampilles diffusant une lumière tamisée, les grands tissus jaune et orange habillant des panneaux de bois, les frises aux volutes dorées, les coussins brodés, les poufs brillants, les tapis confortables. Un lieu intime et rassurant.
La petite scène accueillait un percussionniste, une violoncelliste et un conteur au pantalon trop serré dont l'entrejambe montagneuse était pile poil dans ma ligne de mire. Je ne suis pas une obsédée mais mon regard était inexorablement attiré par cet endroit jouant au grand écart. Le public était bigarré, après les a-prioris de rigueur (qui sont ces gens pour assister à un conte, si ce n'est des intellos, des loufoques ou des profs de français), ben oui, celle-là me fait penser à une prof., celui-là avec ses cheveux longs à un baba cool, cet autre-là à un ouvrier, je me suis dit ça va, ils ont l'air normaux et pas prout-prout, j'suis à l'aise.
Dès les premières notes de violoncelle, je me suis sentie transportée en Inde. Elle jouait avec trois cordes, le percussionniste affinait le tableau en tournant à droite, à gauche ses tam-tams . L'effet était stupéfiant. Le conteur talentueux. Une voix charmeuse. Il maîtrisait son récit aussi bien que le magicien médusant son public. Waouh, c't'un boulot que d'être conteur. Comment a-il fait pour retenir un texte qui a duré 1h30 (version courte), 3h (version longue) deux jours plus tard?

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