
Quoi encore, toute la presse est en émoi. C'est parce qu'il a fait la une dans un nouveau canard; que le parrain officiel de l'équipe de France n'a pas voulu lui prêter du flouze au taux de 2,90%; qu'ils ont mangé leurs céréales avant le fromage tout en jouant tactiquement; qu'ils nous rasent de très près... tralalitralala. Alors je crie : VÖGEL! c'est même pas un gros mot chez les teutons.
Je m'envole avec George. Les olas des supporters ne sont plus qu'un murmure. Le maître who broke down the walls between jazz, pop and R&B déroule cash 78'06" de musiques & chansons. J'ai un faible pour son duo avec Aretha Franklin Love all the hurt away et une tendresse toute adolescente pour Love ballad, Give me the night, Turn your love around. Merde, je me mets à déterrer les centaines de k7 (y'en a plus) d'émissions enregistrées y'a 15 ans ou plus sur la bande FM. Vous vous souvenez d'Alex Morgan, de la chronique funk de Yazou. Et mes préférés, le Cool Tempo de Farid et Black Star de Bruno. Farid, c'était un petit malin, le lundi soir il animait son émission sur pastel FM et comme il était disquaire, il se faisait de la pub gratos. Sa voix n'était pas radiophonique mais sa culture en black music émérite, il passait des morceaux de Classé ou Audio , complètement inconnus en France ou The affair, produit par un label indépendant. La boutique qu'il tenait avec Jean-Luc, rue de Puebla, était le repère des mordus de ce genre musical et le samedi après-midi y'avait foule dans le réduit. Hot Box Records, une institution. Le fond sonore couvrait les voix des messieurs. Je n'y ai jamais vu de filles, c'était assez intimidant mais je venais m'y approvisionner au moins une fois/mois. Je repartais avec mon CD, bien maintenu dans son carton au couleur de l'album. Mes CD sont inestimables, à commencer par make time for love de Keith Washington et son renversant Kissing you, intro au piano puis la voix de plus en plus puissante. C'est l'orgasme. Take Control de Gary Taylor ou Pleasure and pain de Lance Ellington... Le mardi et le jeudi soir, l'ami Bruno officiait sur Weppes FM, passant plutôt des vieux trucs allant du très connus pour les détenus de la prison de Loos à quelques kilomètres de là -fidèles auditeurs, la plupart des dédicaces leur étaient destinées- au pas connus du tout, c'est ce que je préférais. Les morceaux faisaient honneur au synthé, cuivres et basse; confusion rimait avec solution et question dans le just can't stop de Paradise. Bruno était un virtuose aux platines, ses mains celle d'un magicien enchaînant les flashbacks dans de fluides transitions. Et sa voix, hum. La station de radio était perdue au fond d'une cour dans un petit village que je n'ai vu que la nuit. Grâce à lui, je lui dois Freddie Jackson et si je devais ne retenir qu'un titre, peut-être i don't want to lose your love .
Hot Box n'est plus, ni Cool Tempo, ni Black Star. Alors si je devais faire une ola, elle ne serait que pour eux, et d'honneur qui plus est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire