28 décembre, 2005

24 décembre

Si je devais me réincarner, je serais certainement une poire. Pas une longiligne Conférence mais plutôt une grosse Beurré Hardy. Parce que c'était Noël, qu'il pédalait dans la semoule par manque d'organisation, que je suis poire, douée et créative, j'ai accepté de seconder mon petit frère fleuriste alors que je n'y connais rien. Le souvenir des châlets de Noël venait à peine de s'effacer qu'il devait s'ouvrir à nouveau dans la design fleuristerie de Trifouillis-les-oies. Putain, debout à 6h30 pour y être à 9h, le réveillon s'annonçait dynamique.
Le temps de me briefer sur la manière d'emballer des plantes ou des compositions de 1 mètre de haut, de préparer quelques paniers de jacinthes cernées par la mousse, les boules et la neige artificielle que le client se pointait déjà. Commence une journée marathon, pas le temps de pisser, de boire un café faut emballer à tour de bras, manier le papier cellophane, les ciseaux, l'agraffeuse, le raphia. Des trucs ridicules à 2-3 euros gonflés de vide dans la cellophane feront croire au destinataire au magnifique cadeau. Pas de nanards, les gros culs, les acnéïques et les cheveux rouges ont peur de la petite boutique, ils préfèrent l'hypermarché. Des mémés alors, une floppée de vieilles pas toujours agréables ni faciles. Ah la sale conne. 16h, j'en ai plein le c.., ça défile, elle veut une rose, "vous me l'emballer, c'est pour mon mari, le cimetière lundi" "bien sûr madame (je m'affaire, j'oublie le défunt et lui propose) une petite étiquette 'plaisir d'offrir' peut être?" "nan (elle aboie) c'est pour le cimetière, ah ça, c'est Noël, on y pense pas aux morts!" (elle me gonfle la vieille)"si, justement!" Je lui aurais volontiers cassé un vase sur la tête.
Le réveillon a débuté à 22h, crevée. Joyeux Noël, pas à toi, la vieille peau.