01 août, 2008

putain de putain

Des jours à suer comme un phoque dans le désert, je m'apprête à passer les prochains dans la maison froide et humide, les pieds dans les herbes humides et la boue.

En prévision de la future disette, je me suis abreuvée de culture américaine comme une boulimique se bâfrant de boîtes de raviolis xxl, de biscuits à l'huile de palme et de rillettes de porc, indifférente à l'ordre d'ingestion. Ce fut un vrai feu d'artifice.

Factotum, Brent Hamer a réussi à adapter à l'écran le récit dément de Bukowski. Putain de putain pour rester polie, tout y est. Matt Dillon joue un Chinaski comme de vrai tandis que sa voix off joue le fil rouge avec le bouquin et son univers de saouleries, bagarres, moments glauques ou drôles.

Il y eut Jeremiah Johnson, ses grands espaces et son merde à la société. Pour rester à nouveau polie, putain de putain, je serais toujours amoureuse de Robert Redford.
Et puis il y eut des documentaires à foison, des pépites de bonheur.

Dans Something about Sydney Pollack, Harold Manning rend hommage au réalisateur qui nous livre son cinéma.

Dans Play your own thing, Julian Benedikt retrace l'histoire du jazz, creuset de la culture afro-américaine et européenne. Après la guerre, des musiciens (noirs) tentent leur chance en Europe là où le racisme ne sévit pas comme aux USA, à St Germain-des-Prés ça grouille d'intellectuels, de peintres, de sculpteurs et de club de jazz, Miles Davies, Dizzie Gillepsie... Oh putain de putain.
Dans No direction home : Bob Dylan, Scorsese nous livre un portrait sans concession de l'ascencion du chanteur folk le plus mythomane et le plus arriviste que j'ai jamais vu, à bouffer à tous les rateliers pourvu qu'il y ait la gloire tout en refusant quelle que récupération que ce soit. Quel fabuleux grain de voix, génial équilibriste quand il parvient ( pas toujours ) à chanter entre le juste et le faux et si attachant perclus de cynisme.

Petit à petit, ça se délite en eau de boudin. Le mauvais Shaft de Gordon Parks mais la géniale BO d'Isaac Hayes. Le sensible navet de Jerry Schatzberg, L'épouvantail dont les premières scènes me rappelle les 2 clochards de la pièce de S.Beckett, En attendant Godot. Suivi du presque prometteur Breaking the rules et son voyage à travers la contre-culture américaine depuis le be-bop des années 40 puis les beatniks, les hippies jusqu' au rap des années 80. Un voyage retracé au volant d'une vieille voiture américaine sous une musique empruntée il m'a semblée à John Carpenter, the Bank Robbery. Mais pourquoi Marco Müller zappe le CBGB et tous ces groupes underground satellites, mystère? Que dire de ce désolant roman de Paul Auster, Brooklyn follies et ce décevant feuilleton de Douglas Kennedy, Les charmes discrets de la vie conjugale; je l'imaginais bien, attablé devant la fenêtre de son bureau, une tasse de café brûlant à portée de main se demandant combien de lignes il avait encore à tirer...

Ce soir, avant la purge, je m'en jette un dernier, l'appétissant Following Sean de Ralph Arlyck et je serai prête pour affronter mon indigente campagne, la vieille tante folle qui tire la langue et s'inquiète de sa grossesse, les tatas du muppet show, le putain de repas généalogique et ses 400 personnes annoncées. Pff putain de putain.

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