08 août, 2006

lectures de vacances (2) : no love only drinks


Martin Amis est à Sade ce que Mathieu Johann* est au show bizz...
Poupées crevées Martin Amis Gallimard
" Personne n'y pensait, personne ne pensait à grand-chose, lorsque l'atmosphère se remplit soudain des miasmes de la gueule de bois. L'excès d'alcool entrave la perception, l'excès de drogue la met à vif et, à présent, la cuisine était devenue une débauche bruyante de sens écorchés. Les contours de la pièce semblaient changer. Les voix se répandaient comme des marmonnements étouffés. La fumée des cigarettes formait comme une planche, à hauteur d'épaule, au-dessus de laquelle les visages illuminés par la lumière du soleil flottaient tels des masques déments. Ils branchaient des bouilloires électriques, se raclaient la gorge, faisaient couler de l'eau, étaient secoués de haut-le-coeur; les Américains ouvrirent à la volée la porte du frigo, arrachèrent avec leurs ongles sales des morceaux d'une miche de pain moisie, se grattèrent, rotèrent, pétèrent, s'ébrouèrent dans les fonds de bouteille de la veille... "Ce beurre ressemble à du vieux foutre... Du sucre, rien d'autre, c'est ce qu'il y a de mieux...Mes yeux, mes yeux... Des oeufs! Merde...Laissez passer! je vais vomir... De l'eau...combattre la déshydratation...Arrête de respirer comme ça... J'étouffe, j'étouffe, j'étouffe... Je dégueule! Je dégueule!... Qu'est-ce que... rien n'est à la bonne taille... Drôle de chaleur, drôle de chaleur."

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