Si j'étais riche

je m'achèterais une vieille maison en pierres, perchée dans la cambrousse, avec une grande piscine donnant sur une vallée verte les pieds dans la Dordogne. Je ne la partagerais pas avec un vacancier de Versaillais. Ca me démange, c'est irrépressible comme quand on était petit, "parisien tête de chien, parigot tête de veau". Un prétentieux de Versaillais, genre parles à mon cul, ma tête est malade, je suis le plus beau sur mon vtt avec mon slip moule-bite que je n'en ai même jamais vu sur un Amstrong dopé et je suis le plus fort aussi, vous avez vu comme elles sont belles mes longueurs dans la pataugeoire et je re-suis le plus beau en calebut dans le jardin à dégainer du portable. Quel con! Je cuisinerais comme Maïté, "viens-là mon canard", et couic, assommé le coin-coin, je préparerais des patates salardaises avec de la graisse de canard, je boufferais du foie gras avec un côte de Bergerac et des franquettes en salade, dessert et digestif. Je serais grasse comme un oie. Je visiterais les Cro-Magnons et les femmes à barbe. Elle était belle, hein, sur sa mobylette, s'en revenant du marché, les poils blancs scotchés aux joues et au menton. Stupeur et ricanements. Ce qu'on est bête quand on a 36 ans. C'était peut-être un vieux travelo. Si j'étais riche.