01 juin, 2006

Sentiment

Contrairement à ce que Sarko. affirmait aux dernières élections présidentielles, je n'ai jamais ressenti ce sentiment d'insécurité dont il a été tant question. Cette peur dans la ville avec tous ces voyous, surtout noirs et beurs. En fait, j'ai rarement ressenti de la peur; du stress, oui, face à une nouvelle situation, de la colère, du mépris, de l'indifférence, de la honte, de la joie, de l'empathie, de la tendresse, de l'amour mais de la peur, pas vraiment. Jusqu'à hier soir. C'est un sentiment étrange qui colle au coeur et le fait s'accélérer. Y'avait pourtant pas de raison de s'affoler ainsi et de lâcher tant d'adrénaline. Malgré cela mes sens étaient en alerte, au bord de la paranoïa, face à ce mec-bien-sous-tous-rapports mais louche quand même, quelque chose du ressenti, d'indescriptible. Viens-là mon chien! tu pourrais m'être utile alors que même ton ombre te fais peur, sale bête. Le gars me double, franchit le tunnel, ralentit son pas, se retourne et s'arrête. Il fait mine de lacer ses chaussures, ses doigts ne bougent pas. Je le regarde, je l'analyse comme une personne de plus en plus douteuse, il me regarde, je détourne mon regard puis le regarde à nouveau, il n'a pas bougé, il me fixe, son regard est noir à cause de ses sourcils fournis, il a une gueule d'ange, il me fixe toujours, toujours accroupis, je m'approche, il ne bouge pas, j'ai peur, j'accélère le pas feignant son abscence. Il se relève. Je vois Patricia-la-voisine, je bénis Patricia-l-édentée. Le gars est parti. Sérénité. Remix larvesque

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