Le gosse jouait avec sa petite voiture, il me faisait face, le regard insistant. Il jouait pour tuer le temps. Sa mère caressait les cheveux d'un petit frère, la tête offerte contre ses jambes. Ils tuaient le temps. Le père s'était affalé de tout son long sur un autre banc. Il dormait éthyliquement. Le gosse semblait me dire quelque chose. De l'ennui, du désespoir, de l'envie d'être à la place de mon fils tant chéri. Le père, le gitan, émit un grognement sous le cagnard, des mots incompréhensibles qu'il tût sous les faîtes des arbres, reprenant sa sieste éthylique parmi les crottes de chien.
Je suis le gosse, seul, devant la blogoshère qui rit et déblatère comme si je n'étais pas là. Comme ces mômes dans la cour de récréation qui jouent entre eux et ne voient pas, et n'invitent pas celui tout seul qui joue les fantômes malgré lui mais qui s'en accommode pour vivre encore. Une envie furieuse de vivre et de crier et d'agiter de sots grelots. Allez, vas chier mémère.
27 juin, 2006
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