


"Warhol choque, oui, il choque par sa vacuité, surprend parce qu'il ne donne rien à voir, mais justement, qu'est-ce-qui restait à faire en peinture sinon ne rien donner à voir? Déjà avec Malevitch et son carré blanc sur fond blanc, à moins que ce soit le contraire, en tout cas avec ça on croyait avoir touché le fond, mais non, il y avait mieux : vous matraquer en sérigraphies infinies des images publicitaires les moins inventives et les moins évitables en cette vie (...). Pareille platitude est si nouvelle, pareil ennui si ennuyeux, si nouveau, néo-néo, donc c'est bon, c'est l'art de notre temps (...)."
"Oui, personne l'an dernier (1990) n'eût osé dire que la rétrospective Warhol l'avait assommé d'ennui. J'en ai fait l'expérience lorsque je suis allé, un jour de grande affluence : je fus le seul à longer en moins de six minutes et demie les Marilyn à cent exemplaires, les Lizes, Maos, Campbell's soup, etc. (le lecteur ne m'en voudra pas d'abréger; je lui garantis que, dans ma foulée, je n'ai manqué aucune oeuvre, pas même les fac-similés d'emballages de tampons à récurer Brillo). Qu'une foule ait défilé pieusement devant pareils chefs-d'oeuvre, cela restera comme une des grandes images d'endoctrinement culturel de notre temps."
Jean-Philippe Domecq Artistes sans art? 10/18 3è réédition
Samedi est la nuit des musées.
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