15 mars, 2006

revue de grande presse

"Dans le journalisme, il était devenu le roi de ce que l'on appelle parfois le PPD, le petit papier décalé. (...) Après la collision d'une fourgonnette et d'une charolaise égarée, accident navrant qui avait tué une agricultrice et sa soeur, il avait titré 'Une seule vache mais deux veufs', saillie qui avait valu de nombreuses lettres de protestations." Le monde journalistique croqué de l'intérieur par le chroniqueur du Nouvel Observateur, François Reynaert "Nos amis les journalistes (roman comique)", ce bouquin est jubilatoire.

Jubilatoire comme le grand entretien de Samuel Blumenfeld (ma bible du 25/02)consacré à Steven Levitt dont le manuel d'économie à la portée de tous fait un tabac outre-manche Freakonomics Pensez-donc, le gars se fait passer pour un couillon, je cite "je connais mal l'histoire de l'économie. Je voudrais bien vous dire que j'ai lu Karl Marx ou Keynes. La vérité est que je n'y comprends rien. J'ai lu des versions abrégées de leurs livres - et encore, les notes de l'éditeur en bas de page me sont souvent plus accessibles que le texte lui-même." et se permet ainsi d'avancer de séduisantes théories foireuses.
Ma préférée est "la corrélation entre la baisse de la criminalité aux Etats-Unis au début des années 90 et la légalisation de l'avortement en 1973, suite à l'arrêt de la Cour suprême Roe vs Wade". L'extrait qui va suivre est un peu long mais édifiant : "Des décennies de recherche ont démontré qu'un enfant naissant dans un environnement familial défavorable avait + de risques qu'un autre de devenie criminel. Des millions de femmes susceptibles d'avorter après l'arrêt Roe vs Wade étaient issues d'un milieu social défavorable : des femmes pauvres, seules, adolescentes, pour qui l'avortement clandestin était trop dangereux. C'était les mères dont les enfants s'ils étaient nés, auraient eu + de chances que les autres de devenir des criminels. Seulement, suite à la légalisation de l'avortement, ces enfants ne sont pas nés." et toc! la démonstration est effroyablement imparable et simpliste.

Simpliste, comme l'esprit de Jean-Claude Van Damme, dont la "parole(s) de stars" citée ce mois-ci dans le video futur mag est plus difficile à saisir que celle de l'économiste! "On est tous homos. Je vais expliquer pourquoi. On est tous homos. Y'a le homosexuel, et y'a le homo parce que on s'adore. Moi je me regarde toujours dans la glace, pourquoi? Pour avoir un beau corps. OK? Alors on m'a donné un corps, et j'essaye de le respecter le mieux que je peux. Alors j'aime mon corps; est-ce-que je suis homo?" En effet, tout est dans le point d'interrogation.

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