Sur le vol retour Lisbonne-Lille, lundi après-midi, les odeurs de pieds, infectes, insoutenables étaient de notre fait. Les chicos cravattés et attachés-casés, ramassés en escale à Bordeaux, ont sentis notre odeur de merde pendant près d'une heure. L'homme d'affaire qui s'y croyait tel Artaban, derrière mon siège a lançé dès mon arrivée un "putain ça pue ici, c'est dégueulasse", je me suis contrôlée pour contenir un fou-rire naissant qui s'était déjà déclaré peu avant le dernier atterrissage.
Le matin même, la capitale portugaise nous avait arrosés de litres de seaux d'eau au point de faire "plotch, plotch" avec mes pompes qui ont eu le loisir de mariner ensuite tout à leur aise.
Que retenir de Lisbonne? Les conducteurs de bus et de trams roulent comme des dingues, la faune n'a quasiment aucunes notions de français, la bouffetaille sent l'ail frit et une faible proportion de mâles est appétissante. Les ponts Vasco de Gama et du 25 avril sont superbes d'architecture tout comme le Mosteiro dos Jeronimos ou simplement les façades décaties ou pas décorées d'azulejos bigarrés. Les pastéis ( gâteau tiède à la crème pâtissière saupoudré de sucre et cannelle ) de l'Antigua Pastelaria de Bélem sont à tombés par terre mais leur café trop serré. Le quartier historique de l'Alfama à la tombée du jour, quand le soleil orangé carresse les toits et les églises vaut le coup d'oeil et le coup de pattes ( beco, calçada, travessa, escadinhas autant de termes pour qualifier ruelle tortueuse, petite montée très raide, rue tranversale ou petits escaliers ). Les elevadores (funiculaires) n'ont que très peu d'intérêt mais permettent d'accéder à l'un des nombreux miradouros (belvédères) que compte la ville et de là la vue plongeante est spectaculaire, surtout avec le Tage en contre-bas. Les rues sont quasiment toutes pavées et quand il faut les grimper, l'ascencion peut tourner au martyre! Les trams s'engagent parfois dans des ruelles si étroites qu'on croirait qu'ils vont toucher les murs ou les voitures garées si sûres de leur bon karma. Enfin le must a été la visite de la fondation Gulbenkian (turc -collectionneur maniaque enrichi au pétrole - ayant vécu à Paris puis à Lisbonne à qui il a tout légué ), outre les pièces de monnaie grecques d' avant J-C, habits persans qu 14e, vases, jarres de l'époque ming, enluminures du moyen-âge ou tableaux de maîtres en tout genre (ceux de Quentin de la Tour: de toute beauté ), on pouvait s' amuser de la présence de notre gueuleur-rocker national Johnny sous forme d'éffigies sculptées en ivoire. La même représentation caricaturée proposée par les guignols de l'info! La même marionnette, dans des dyptiques religieux datant du moyen-âge! Incroyablement drôle, le fou-rire ne manqua pas.
11 octobre, 2005
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